L'exposé ci-dessous a été donné le 5 janvier 1993 dans le cadre d'une soirée thématique sur l'alphabétisation à Abidjan, Côte d'Ivoire.
Je commence par mettre en évidence les différences entre la culture écrite et la culture de l'oralité. Je procède ensuite à préconiser l'écriture des langues dites minoritaires et l'alphabétisation de leurs locuteurs dans ces langues.
L'identité culturelle des communautés linguistiques respectives sera ainsi affirmée et le potentiel qu'elles possèdent sera libéré pour contribuer à la fois à leur développement harmonieux et à leur l'intégration dans la structure politique d'une nation moderne plurilingue.
La thèse finale provocatrice est la suivante : sans alphabétisation des masses, la démocratie en Afrique est vouée à l'échec.
A présent, avec les téléphones mobiles et les applis étant à la portée de quasiment tout le monde dans beaucoup de pays, il y a lieu de se demander de quelle manière ces nouvelles technologies de communication peuvent être mises au service du développement des langues minoritaires, pour autant qu'on leur attribue encore un rôle quelconque pour le développement!
